Echange agricole et interculturel en Ouganda

Nous sommes partis à onze fin juillet pour suivre ensemble le programme d'échange de jeunes agriculteurs (IYFEP, International Young Farmers' Exchange Program) de la fondation Schorlemer. Nous sommes onze jeunes agriculteurs et agricultrices ou personnes issues du monde agricole.
Hendrik und James auf der Passionsfruchtplantage
Hendrik et James dans la plantation de fruits de la passion (© UNYFA)

Dans le cadre de cet échange, qui a eu lieu pour la première fois en 2019, les participants effectuent un stage agricole de trois mois dans une exploitation. Cette année, 11 stagiaires allemands et 17 stagiaires ougandais se rendent chacun dans l’autre pays. Pour la première fois cette année, 5 stagiaires kenyans participent à l’IYFEP. Nous sommes tous logés dans des exploitations agricoles différentes, dans lesquelles nous travaillons quotidiennement. Personnellement, je suis logé dans une exploitation laitière de l’ouest de l’Ouganda, dans le district de Kazo, dans la région d’Ankole.

Kuhkalb trinkt

À Ankole, l’élevage bovin revêt une importance particulière. Le paysage est caractérisé par des vaches qui paissent. La culture est fortement marquée par l’élevage. Les habitants sont très attachés à leurs animaux et perpétuent de nombreuses traditions. Parmi celles-ci, on compte par exemple le stockage et le traitement du lait dans des récipients traditionnels ainsi que la conduite et la garde des bovins avec un bâton spécial. La production laitière est une source de revenus importante dans la région. Dans la plupart des fermes, la traite se fait à la main. Ces exploitations sont donc autonomes en énergie. En même temps que la traite, les veaux sont également soignés. Après la traite, ils sont laissés près du pis de leur mère et boivent le lait restant. Ensuite, la mère et le veau sont à nouveau séparés dans des zones différentes. Le lait est principalement collecté dans des bidons à lait d’une capacité de 50 litres, puis collecté par des transporteurs de lait. Le transport s’effectue soit par camion, soit par moto. Il est vendu par les chauffeurs aux laiteries et aux transformateurs.

La race d’origine de la région est l’Ankole. Cette race se distingue principalement des autres races par une croissance exceptionnellement forte des cornes. La couleur des animaux est dans la plupart des cas un brun châtain. Les cornes extrêmement grandes doivent être de couleur blanche. L’identification avec le bétail local est fortement ressentie dans la région. Leur production laitière est très faible, mais ces vaches sont élevées par de nombreuses familles.

Dans les années 1980, on a commencé à acheter et à effectuer des croisements avec la race laitière « Holstein Frisian » afin d’améliorer le rendement laitier des vaches. C’est pourquoi on trouve aujourd’hui de nombreuses vaches laitières qui ont un fort caractère laitier. La plupart des animaux ont été élevés au cours de nombreuses générations de croisement d’amélioration. Cependant, on trouve encore aujourd’hui de nombreux croisements des premières générations, ceux-ci ont des caractéristiques des deux races, Holstein Frisian et Ankole. Les cornes nettement plus grandes, le squelette et le motif de couleur du pelage permettent de reconnaître rapidement que des caractéristiques des deux races sont ancrées. Cela se reflète aussi souvent dans la production laitière. Les croisements des premières générations ont souvent une production laitière inférieure à celle d’une vache Holstein Frisian. Toutefois, ces vaches sont nettement plus résistantes aux influences environnementales.

Hendrik vor Kühen
Hendrik avec les enfants de l'ancre de la ferme d'accueil

La manière de vivre ensemble se manifeste également dans la tradition du don de bovins. Il est courant d’offrir une vache ou un bœuf. Le bénéficiaire du cadeau rend alors un animal après que deux descendants soient nés chez lui à la ferme. Cette compensation rétablit l’équilibre et donne en même temps la chance de se constituer un troupeau. Cela joue par exemple un rôle particulier lors des mariages. La famille du marié verse un prix à la famille de la mariée, qui varie entre 12 et 15 vaches.

L’élevage bovin, l’image que les gens ont d’eux-mêmes et l’empreinte culturelle de la région d’Ankole sont uniques et reflètent le lien avec les ancêtres et la nature. Pour moi, c’est une très belle expérience de pouvoir observer comment les traditions sont transmises et entretenues de génération en génération.

Rundgang auf der Farm
Excursion à la "Kibinge Coffee Farmer Cooperative Society" (© UNYFA)

Ce qui est passionnant dans l’IYFEP, c’est que chacun d’entre nous peut vivre des expériences très différentes, car nous évoluons dans des exploitations agricoles différentes, dans des familles différentes, avec des cultures différentes. La diversité des expériences met en évidence la diversité de l’Ouganda, qui est une autre expérience précieuse. C’est pourquoi, il est si important qu’il y ait un espace pour l’échange des stagiaires. Les séminaires qui composent l’IYFEP rendent cela possible.

Ma conclusion : il est agréable de voir comment la diversité des impressions et des expériences de tous les participants renforce la cohésion du groupe, de sorte que des amitiés interculturelles durables naissent certainement de cet échange.

Pour plus d’informations sur l’IYFEP (en allemand), cliquez ici.

Rundgang auf der Farm
L'alumni #IYFEP James Bakka montre la floraison de la plante de la passion (© UNYFA)

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